Le blog d’un chercheur et formateur en histoire de l’art

Le blog d’un chercheur et formateur en histoire de l’art
en Provence… et ailleurs


L’art où, par qui, et comme il s’est fait.
Les articles régulièrement postés ici rendent compte d’une activité de recherche, de publication et de conception d’outils pédagogiques.
Ce blog déroule une vision concrète et sensible de l’histoire de l’art entrevue dans ses relations de proximité avec un territoire, avec des artistes parfois surpris dans leur travail d’atelier.
Une collection de monographies sur des peintres méconnus invite à (re)découvrir un patrimoine parfois insoupçonné en Provence. Des publications et des conférences en communiquent les récentes mises à jour. Des dossiers d’étude à destination des collectivités contribuent à la connaissance, aux décisions de conservation et aux choix de mise en valeur d’œuvres longtemps ignorées voire remisées.
Un ensemble de supports et matériels pédagogiques s’adresse à des publics divers, allant de l’outil de médiation à l’objet de formation.

Patrick Varrot
Formation, recherches et publications en histoire de l'art
Marseille
Pour tout contact: patrick.varrot@wanadoo.fr

lundi 24 septembre 2018

Conférence

Alphonse Charrier (1830-1906) : peintre de Saint-Chamas et du pourtour de l’Etang de Berre.

Vendredi 5 octobre 2018 à 18h00
Saint-Chamas, Salle municipale
Avenue des 53
Organisée par les Amis du Vieux Saint-Chamas
Dans le cadre des 70 ans de l’association
 
Alphonse Charrier (1830-1906) fait partie de ces artistes que l'on cantonne volontiers à leur lieu de résidence et à leurs activités mineures. Né à Cornillon, installé à Saint-Chamas, il a œuvré dans la peinture, la photographie et la sculpture. On ne connaissait jusqu'à présent que ses quelques travaux conservés à Saint-Chamas, toiles religieuses, ex-voto, portraits au pastel et clichés publiés par l'instituteur Justin Chabaud en 1903. Une récente étude de la collection des ex-voto du musée de Martigues vient désormais apporter un nouvel éclairage sur cet artiste : trois œuvres signées ou attribuées y ont été découvertes, dont un très rare portrait de prud'homme. L'occasion s'est ainsi présentée d'enquêter sur ses origines, sa formation, ses sources d'inspiration, sa clientèle, ses méthodes de travail, ses modèles, et de le replacer parmi les peintres régionaux de son époque. La conférence proposée rafraîchira ainsi, au fil des images projetées, le portrait de cette figure un peu plus que saint-chamassenne.
 
Entrée gratuite
Renseignements
Musée municipal Paul Lafran
Place des Pénitents
13250 SAINT-CHAMAS
04.90.50.85.61
musee.paullafran@free.fr

jeudi 2 août 2018

Dossiers d’étude

L’Annonciation de l’église de Jonquières :

Une toile et une peinture murale documentées de Pierre Bainville à Martigues (1692-1694).

Dossier d’étude préalable à la restauration du tableau, sur l’œuvre et la biographie du peintre.

Juillet 2018
 
Parallèlement au projet de réfection générale de l’édifice, la Ville de Martigues, par son service Ville d’art et d’histoire, a souhaité engager une étude de fond sur l’ancien tableau de son maître-autel.
L’Annonciation avait été reléguée dans une chapelle latérale dans les années 1970, en mauvais état et séparée de ses deux toiles latérales figurant saint Genest et saint Benoît. Classée au titre des monuments historiques en 2011, elle a fait l’objet d’une attribution au peintre Pierre Bainville par Agnès Barruol, conservateur des antiquités et objets d’art du département des Bouches-du-Rhône. En attente de restauration au Centre interrégional de conservation et de restauration du patrimoine (CICRP) à Marseille, l’œuvre a donc bénéficié d’une étude historique approfondie qui alimentera le cahier des charges de la restauration, un projet de remise en situation des peintures dans le chœur de l’église, et des propositions de médiation à destination des publics.
La découverte du prix-fait, de la quittance et d’un acte de cession de dette pour le paiement des tableaux a permis de confirmer l’attribution à Pierre Bainville et de dater la réalisation d’entre septembre 1692 et avril 1694. Auteur d’un monumental « faux retable » dont certaines parties peintes à la détrempe ont été redécouvertes derrière l’abside bâtie entre 1867 et 1871, le peintre a traité avec sept commanditaires et financeurs engagés dans une véritable entreprise à destination de la communauté du quartier de Jonquières. Grâce à un dépouillement systématique des registres de notaires de Martigues entre 1680 et 1700, tous ont été identifiés, leurs motivations révélées… tout comme l’existence insoupçonnée de modèles ou répliques des toiles chez un particulier. Ce travail a également permis de retracer toute l’histoire de l’aménagement et de l’ornementation du sanctuaire, durant les deux décennies préparant la mise en place de cet ensemble pictural du Grand Siècle à Martigues. D’autres peintures et sculptures conservées par la ville ont aussi enfin trouvé auteur dans le cadre de cette démarche qui a dessiné le contexte d’une véritable ville d’art à la fin du XVIIe siècle.
La source gravée de l’œuvre de Saint-Genest, réinterprétée par Pierre Bainville, a été précisément identifiée, associée au corpus des peintures de Nicolas Poussin mais toujours disputée par les spécialistes entre son catalogue et celui du Lorrain Charles Mellin. Bainville l’avait aussi employée pour le même sujet peint à Tourves dans le Var, deux ans plus tôt. Cette parenté, déjà connue, a permis de découvrir le prix-fait et la quittance, tous deux inédits, donnés pour cette Annonciation varoise. Ces documents ont apporté des détails biographiques, iconographiques et techniques inespérés pour l’étude du tableau martégal. Une troisième version très proche, conservée à Venelles en pays d’Aix a, par voie de conséquence, été associée à cet ensemble.
Le second volet de ce dossier d’étude s’intéresse donc à un peintre, encore relativement méconnu, mais tout de même blasonné aux côtés des quatre principaux artistes marseillais en 1696. De fait, la biographie et le catalogue des œuvres de Pierre Bainville ont été revisités, mis à jour et dûment complétés, notamment par la découverte de ses origines parisiennes, d’un début de carrière à Grasse, jusqu’à présent ignoré, l’existence d’un (ou même deux) fils peintres aussi. Le corpus de ses peintures intègre maintenant un tableau de jeunesse aux Mujouls dans les Alpes-Maritimes, et une toile de sa période aixoise à Simiane-Collongue.
Point de départ d’une série de décisions sur le devenir de l’œuvre martégale, des suites de cette étude seront connues, visibles, audibles et tangibles d’ici un an environ.
 
Renseignements
Service Ville d’Art et d’Histoire
Direction culturelle de la ville de Martigues
Quai Lucien Toulmond
13500 MARTIGUES
04.42.10.82.71

jeudi 19 avril 2018

Publications

Ex-Voto du musée Ziem


Le catalogue des 50 ex-voto peints conservés par le musée de Martigues vient de paraître au mois de mars 2018. Issu de dossiers d’études initiés par la ville en 2016 et 2017, « Un atelier de peintres actif à Martigues (1704-1870) » et « 22 ex-voto peints pour la chapelleNotre-Dame de Miséricorde à Martigues », il constitue le second volume des publications des collections permanentes du musée. Lucienne Del’Furia, conservateur en chef, y retrace l’historique récent et complexe de cette collection passée de la chapelle Notre-Dame de Miséricorde (et visiblement d’autres lieux de culte) au musée du Vieux Martigues puis au musée Ziem. S’ensuit une contribution visant à faire entrer ces peintures populaires dans le champ de l’histoire de l’art régionale voire universelle. Des premiers documents faisant état de tableaux votifs à Martigues en 1636 à l’inventaire de 1906, celle-ci s’attarde sur des points construisant un regard renouvelé sur ces œuvres jugées mineures. L’identité et l’histoire personnelle des donateurs, la biographie des peintres et artisans identifiés ou supposés, le repérage des sources figurées mises à contribution, ainsi qu’une approche technique assez peu souvent mise en œuvre pour les ex-voto peints alimentent chapitre de synthèse et notices individuelles. Ces dernières ont été classées par noms de peintres : Joseph Blaÿ, Jean-André Bernard, Joseph-Antoine Bernard, anonymes, Louis Bérard, Rémy-Joseph Bourdin, Alphonse Charrier, Pierre-Alexis Garnier, Joseph Hilaire, François Huard, Gustave-Marius Julien, François-Julien Michelon, Louis-Pascal Ponchin, Jules Rigaud et Camille-Marie Tanneur.
 
Renseignements
 
Musée Ziem
11 Boulevard du 14 Juillet - 13500 Martigues
04 42 41 39 60
 
Librairie l’Alinéa
12 Rue Jean Roque - 13500 Martigues
04 42 42 19 03

Monographies : peintres méconnus en Provence

Joseph Villevieille (Aix-en-Provence, 1829-1916)

Quel qualificatif un peintre provincial de la seconde moitié du XIXe siècle tel que Joseph Villevieille n’a-t-il pas manqué d’endosser ? « Irréprochable » selon le secrétaire perpétuel de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts en 1852, l’artiste entame-t-il ainsi son parcours sous de mauvais augures à une période où la transgression sera retenue comme critère de jugement ? Quel intérêt accorder à cette peinture qui « rappelle toutes les époques sauf la nôtre » ? Deux de ses proches ont vu juste. Ses deux élèves Louis-Gautier et Paul Cézanne, que tout oppose, demeurent peut-être les plus fiables témoins, tous deux s’accordant à dresser le portrait d’un homme au travail, tout simplement plongé dans l’acte de peindre. Mais qu’implique donc cet acte à Aix et en Provence au XIXe siècle ? C’est en cherchant des réponses à ces questions, loin des débats et polémiques interminables, que des pans de la carrière, de l’œuvre et de la personnalité de ce « petit maître » ont été mis à jour : un catalogue de 144 œuvres conservées ou disparues réparties en Provence (à Aix, Aups, Avignon, Banon, Gardanne, Gignac-la-Nerthe, La Barben, La Brillanne, Marseille, Niozelles, Pourrières, Saint-Chamas), en Auvergne (à Chaudes-Aigues), en Picardie (à Sains-Richaumont), en Ile-de-France (à Paris, Levallois-Perret), au Québec chez les Sulpiciens de Montréal, en Croatie au musée de Zagreb, mais aussi dans de nombreuses collections privées, des activités couvrant dessin, peinture, restauration, caricature, arts du spectacle, photographie, un précieux fonds d’atelier toujours cherché dans ou à partir des environs de Manosque, seize élèves répertoriés (Thérèse Villevieille, Fanny Villevieille, Paul Cézanne, Elise Chaumery de Sorval, Fernande de Chènerilles, Louis François Clément, Numa Coste, François Léon Louis-Gautier, Emile Giraud, Henry Giraudon, Auguste Marius Hugues, Marie Louise Maisonneuve, Joseph Milon, Barthélemy Niollon, Louis Justinien Seillard, Victor Serre).
 
Joseph Villevieille (1829-1916) peintre, dessinateur et photographe. Vie et œuvre d’un « petit maître » d’Aix et d’ailleurs
Décembre 2016
91 pages, 20 x 28,7 cm, reliure spirale
228 illustrations couleurs et noir et blanc.