Le blog d’un chercheur et formateur en histoire de l’art

Le blog d’un chercheur et formateur en histoire de l’art
en Provence… et ailleurs


L’art où, par qui, et comme il s’est fait.
Les articles régulièrement postés ici rendent compte d’une activité de recherche, de publication et de conception d’outils pédagogiques.
Ce blog déroule une vision concrète et sensible de l’histoire de l’art entrevue dans ses relations de proximité avec un territoire, avec des artistes parfois surpris dans leur travail d’atelier.
Une collection de monographies sur des peintres méconnus invite à (re)découvrir un patrimoine parfois insoupçonné en Provence. Des publications et des conférences en communiquent les récentes mises à jour. Des dossiers d’étude à destination des collectivités contribuent à la connaissance, aux décisions de conservation et aux choix de mise en valeur d’œuvres longtemps ignorées voire remisées.
Un ensemble de supports et matériels pédagogiques s’adresse à des publics divers, allant de l’outil de médiation à l’objet de formation.

Patrick Varrot
Formation, recherches et publications en histoire de l'art
Marseille
Pour tout contact: patrick.varrot@wanadoo.fr

mercredi 21 septembre 2016

Dossiers d’étude

Histoire monumentale de Marignane d’après des documents authentiques. 1555 – 1645.

L’église Notre-Dame de Nazareth, la maison claustrale, la chapelle des Pénitents Blancs, la chapelle Notre-Dame du Devens, la chapelle Sainte-Anne, la maison de ville, le premier château des Covet, portes et remparts.

 

Juillet 2016
 
En 2013, grâce au projet initié pour la remise en place du tableau du retable de la chapelle Notre-Dame de Pitié, un ensemble assez inattendu d’actes a permis de connaître le contexte de l’arrivée d’une toile de maître dans ce petit sanctuaire rural. Le fonds des notaires de Marignane, paraissait par ailleurs contenir des réponses sur l’ancienneté de la chapelle dans les registres antérieurs à la période déjà écumée. Face à la masse documentaire estimée à plusieurs dizaines de milliers de pages, il fut décidé de relever l’intégralité des actes concernant les monuments les plus emblématiques de la commune, du bourg et de son terroir. Un intérêt particulier a été porté aux matériaux et aux techniques de mise en œuvre précisés voire décrits pour l’église Notre-Dame de Nazareth (actuellement Saint-Nicolas), la maison claustrale, la chapelle des Pénitents Blancs, la chapelle Notre-Dame du Devens (actuellement Notre-Dame de Pitié), la chapelle Sainte-Anne, la maison de ville, le premier château des Covet, les portes et remparts. Sont ainsi enfin datés et documentés précisément plusieurs édifices comme la chapelle des Pénitents Blancs, la façade de l’ancienne maison commune (datée à tort de 1516), la chapelle Sainte-Anne (à vieillir d’un siècle), le Portail neuf, lui à rajeunir, érigé dans le cadre d’un plan d’aménagement lié au château en 1607. Le nombre assez considérable d’actes relevés dresse de fait le portrait d’une société marignanaise de plus en plus « contractualisée » et surtout lettrée au début de la période moderne, traitant avec des maîtres maçons d’abord recrutés à l’échelon local, comme la dynastie des Aruel connue à partir du milieu du XVIe siècle, les frères Roman, dont on ne sait s’ils eurent une descendance dans le métier, établissant un pont avec Marseille. C’est de là que viennent la plupart des peintres révélés par la documentation marignanaise, jusqu’au milieu du XVIIe siècle au moins, qu’il s’agisse d’Esprit Castagnier, Julien Romani, Jean Delarue, Marcel Bernier, que les chercheurs marseillais ont jusqu’à présent délaissés. Jean-Baptiste Ier de Covet ouvre la voie aux artistes et artisans d’art aixois que son petit-fils Jean-Baptiste II sollicitera avec éclat vers 1665. On relève ainsi la présence des Monier, chargés d’un décor de gypserie, véritable spécialité aixoise développée grâce à l’abondance de la matière première. De Martigues viennent les meilleurs charpentiers, profession portée par le dynamisme de la construction navale au XVIIe siècle. Enfin, les plus habiles « peyrerons » et tailleurs sont recrutés sur la rive nord-ouest de l’Etang de Berre. Premiers des matériaux et « munitions », se rencontrent les pierres, celles de Font-Sarade au quartier de Jonquières à Martigues, la pierre rose de La Couronne, la pierre de taille de Saint-Chamas, la pierre blanche d'Istres, extraite de la carrière du Cargadou dominant les actuelles plages de Monteau et de Jeanone, enfin la chère et précieuse pierre de Calissanne. A plusieurs reprises intervient le sable dit « de Beaumont », autrement dit des sablières de l’Etang du Bolmon Les mortiers s'expérimentent en des techniques qui demanderaient à être identifiées sur le bâti encore conservé, comme celle du "rasclet " ou d’une cheminée « desgressade » demandée au château en 1605. Le plâtre ou « gip » vient, pour le meilleur et le plus fin, d’Eguilles, à profusion au château dès 1605. Un dossier attendu et conçu pour la mise à jour des connaissances sur le patrimoine de la commune, ainsi que pour les campagnes de restauration engagées depuis quelques années sur le bâti de ses monuments.
 
Renseignements
Association des Amis de Marignane et de la Provence
5, rue Foch - 13700 Marignane
04 42 34 87 32