Histoire monumentale de Marignane d’après des documents
authentiques. 1555 – 1645.
L’église Notre-Dame de Nazareth, la maison claustrale, la chapelle des Pénitents Blancs, la chapelle Notre-Dame du Devens, la chapelle Sainte-Anne, la maison de ville, le premier château des Covet, portes et remparts.
Juillet 2016
En 2013, grâce au projet initié pour la remise en place du
tableau du retable de la chapelle Notre-Dame de Pitié, un ensemble assez
inattendu d’actes a permis de connaître le contexte de l’arrivée d’une toile de
maître dans ce petit sanctuaire rural. Le fonds des notaires de Marignane,
paraissait par ailleurs contenir des réponses sur l’ancienneté de la chapelle dans
les registres antérieurs à la période déjà écumée. Face à la masse documentaire
estimée à plusieurs dizaines de milliers de pages, il fut décidé de relever
l’intégralité des actes concernant les monuments les plus emblématiques de la commune,
du bourg et de son terroir. Un intérêt particulier a été porté aux matériaux et
aux techniques de mise en œuvre précisés voire décrits pour l’église Notre-Dame
de Nazareth (actuellement Saint-Nicolas), la maison claustrale, la chapelle des
Pénitents Blancs, la chapelle Notre-Dame du Devens (actuellement Notre-Dame de
Pitié), la chapelle Sainte-Anne, la maison de ville, le premier château des
Covet, les portes et remparts. Sont ainsi enfin datés et documentés précisément
plusieurs édifices comme la chapelle des Pénitents Blancs, la façade de
l’ancienne maison commune (datée à tort de 1516), la chapelle Sainte-Anne (à vieillir
d’un siècle), le Portail neuf, lui à rajeunir, érigé dans le cadre d’un plan
d’aménagement lié au château en 1607. Le nombre assez considérable d’actes
relevés dresse de fait le portrait d’une société marignanaise de plus en plus
« contractualisée » et surtout lettrée au début de la période
moderne, traitant avec des maîtres maçons d’abord recrutés à l’échelon local, comme
la dynastie des Aruel connue à partir du milieu du XVIe siècle, les frères
Roman, dont on ne sait s’ils eurent une descendance dans le métier, établissant
un pont avec Marseille. C’est de là que viennent la plupart des peintres
révélés par la documentation marignanaise, jusqu’au milieu du XVIIe siècle au
moins, qu’il s’agisse d’Esprit Castagnier, Julien Romani, Jean Delarue, Marcel
Bernier, que les chercheurs marseillais ont jusqu’à présent délaissés.
Jean-Baptiste Ier de Covet ouvre la voie aux artistes et artisans d’art aixois
que son petit-fils Jean-Baptiste II sollicitera avec éclat vers 1665. On relève
ainsi la présence des Monier, chargés d’un décor de gypserie, véritable
spécialité aixoise développée grâce à l’abondance de la matière première. De
Martigues viennent les meilleurs charpentiers, profession portée par le
dynamisme de la construction navale au XVIIe siècle. Enfin, les plus habiles
« peyrerons » et tailleurs sont recrutés sur la rive nord-ouest de
l’Etang de Berre. Premiers des matériaux et « munitions », se
rencontrent les pierres, celles de Font-Sarade au quartier de Jonquières à
Martigues, la pierre rose de La Couronne, la pierre de taille de Saint-Chamas,
la pierre blanche d'Istres, extraite de la carrière du Cargadou dominant les
actuelles plages de Monteau et de Jeanone, enfin la chère et précieuse pierre
de Calissanne. A plusieurs reprises intervient le sable dit « de
Beaumont », autrement dit des sablières de l’Etang du Bolmon Les mortiers
s'expérimentent en des techniques qui demanderaient à être identifiées sur le
bâti encore conservé, comme celle du "rasclet " ou d’une cheminée
« desgressade » demandée au château en 1605. Le plâtre ou
« gip » vient, pour le meilleur et le plus fin, d’Eguilles, à
profusion au château dès 1605. Un dossier attendu et conçu pour la mise à jour
des connaissances sur le patrimoine de la commune, ainsi que pour les campagnes
de restauration engagées depuis quelques années sur le bâti de ses monuments.
Renseignements
Association des Amis de Marignane et de la Provence
5, rue Foch - 13700 Marignane
04 42 34 87 32