Le blog d’un chercheur et formateur en histoire de l’art

Le blog d’un chercheur et formateur en histoire de l’art
en Provence… et ailleurs


L’art où, par qui, et comme il s’est fait.
Les articles régulièrement postés ici rendent compte d’une activité de recherche, de publication et de conception d’outils pédagogiques.
Ce blog déroule une vision concrète et sensible de l’histoire de l’art entrevue dans ses relations de proximité avec un territoire, avec des artistes parfois surpris dans leur travail d’atelier.
Une collection de monographies sur des peintres méconnus invite à (re)découvrir un patrimoine parfois insoupçonné en Provence. Des publications et des conférences en communiquent les récentes mises à jour. Des dossiers d’étude à destination des collectivités contribuent à la connaissance, aux décisions de conservation et aux choix de mise en valeur d’œuvres longtemps ignorées voire remisées.
Un ensemble de supports et matériels pédagogiques s’adresse à des publics divers, allant de l’outil de médiation à l’objet de formation.

Patrick Varrot
Formation, recherches et publications en histoire de l'art
Marseille
Pour tout contact: patrick.varrot@wanadoo.fr

lundi 12 mai 2014

Monographies : peintres méconnus en Provence

Coriolano Malagavazzo (Crémone, 1543 ou 1547 – Milan, 1595)


La commune de Gassin, près de Saint-Tropez, conserve un tableau du Don du Rosaire daté de 1587 qui avait attiré l'attention d'éminents historiens de l'art. Œuvre précoce en Provence, on y vit une importation de l'école bolonaise qui, en cette fin du XVIe siècle, posa les bases du classicisme de la peinture du siècle suivant. Cas isolé, ce tableau ne suscita guère plus d'interrogations sur les conditions de son arrivée dans l'ancien diocèse de Fréjus, que de pistes pour la recherche d'un auteur, pas forcément émilien. Cette étude décortique par le détail une série d'éléments comme autant de fils reliant la toile au couvent des Prêcheurs de Draguignan, à sa chapelle du Rosaire, à l'épisode de la " contagion " de 1587 qui transforma le lieu sacré en annexe d'hôpital. La mise en scène de l'image tempère le huis clos avec un calme paysage, le drame théâtral par une sérénité des attitudes et des couleurs. S'y décèle dès lors un écho de toiles milanaises, guidant la recherche d'un auteur, de la capitale lombarde à sa ville natale, Crémone. Un nom semble en effet s'imposer, celui de Coriolano Malagavazzo, déjà signataire d'une œuvre ayant abouti à Levens, en pays niçois. Quel rôle joua donc l'école crémonaise dans la maturation d'une peinture classique en France ? Quels rouages les Dominicains mirent-ils en action pour en favoriser l'importation en Provence ? Quelle réception put trouver cette œuvre à Draguignan, qui, encore dix ans auparavant, prenait le parti d'une peinture toujours archaïque ? Ce Don du Rosaire, malheureusement défiguré par un repeint, paraît correspondre à l'un des chaînons manquants de l'histoire de la peinture moderne en Provence.
 

Le Don du Rosaire de Gassin (1587). Une toile crémonaise de l'église des Prêcheurs de Draguignan ? Etude sur la provenance et l'attribution du tableau au peintre Coriolano Malagavazzo
Janvier 2014
43 pages, 20 x 28,7 cm, reliure spirale
59 illustrations couleurs et noir et blanc.

mardi 6 mai 2014

Dossiers d’étude

Mise en exposition des ex-voto de la chapelle Notre-Dame de Pitié

Décembre 2013


Dans le cadre de la restauration et du réaménagement de la chapelle Notre-Dame de Pitié, l’Association des Amis du Vieux Marignane a souhaité une étude préalable de sa collection d’ex-voto peints.
L’objectif en est de définir un projet de mise en exposition en adéquation avec l’histoire, la nature et les caractéristiques de l’ensemble classé monument historique en 1983, entièrement restaurés en 2009-2010 par Mme Marina Weissman. De plus, cette étude accompagne et prend en considération un projet scénographique global.
Une redéfinition et une circonscription de la collection d’ex-voto s’est avérée nécessaire, des œuvres d’un autre type y ayant été adjointes. Un remembrement de l’ensemble des plaques votives dites « scripturaires » permettra une présentation historique continue, l’écrit ayant supplanté l’image à partir des années 1870.
Le premier pan de l’étude détaille chaque pièce de la collection : datation la plus précise possible, identification du sujet, du donateur quand son nom apparaît, attribution à un peintre local quand cela est possible. S’ensuit une étude globale de la collection : son histoire, sa documentation, ses lacunes, sa composition actuelle, ses principales caractéristiques, ses rapports au territoire de la commune, aux collections du pourtour de l’Etang de Berre, du département, de la région.
Le second pan propose un projet de mise en exposition matérialisant les grandes lignes établies par l’approche précédente. Un plan d’accrochage rend ainsi visible le séquençage de la collection, des rapprochements d’œuvres dans chaque séquence adoptent des partis plus iconographiques, esthétiques ou monographiques. S’ensuit une proposition de dispositif de protection et de signalétique, en vue d’une présentation permanente et de possibilités d’accrochages temporaires selon une programmation culturelle à déterminer.